Bilans d’exposition à la lumière bleue- Conférence du Collège Santé de l’AFE
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Lumière bleue : nouvelles connaissances sur les effets sur l’Homme

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Le 26 mars 2019, le Collège Santé de l'AFE donnera une conférence sur les nouvelles connaissances des effets de la lumière bleue sur l'Homme. Cliquez ici pour consulter le programme. 

Depuis le dernier rapport de l’ANSES en 2010, les connaissances sur la lumière bleue et ses effets sur la rétine et la biologie humaine ont évolué. Si certaines données manquent encore à l’appel, les représentants des grands acteurs Français de la recherche sur le sujet viendront présenter les dernières avancées réalisées, dont certaines en avant-première. L’occasion de faire le point sur l’état des connaissances mais aussi sur les conséquences pour les politiques publiques et la réalité des enjeux sanitaires liés à la question de la lumière bleue.

Aux côtés du Dr. Christophe Orssaud, Président du Collège Santé de l’AFE, des intervenants de référence viendront présenter les dernières avancées, dont des bilans d’exposition à la lumière bleue.

Le mot du Dr. Christophe Orssaud, Unité Fonctionnelle d’Ophtalmologie, CRMR Ophtara, HEGP, AP-HP, Paris, Président du Collège Santé de l’AFE

Il est difficile d’évaluer les multiples effets sur l’hommeORSSAUD Christophe, Préisdent du Collège Santé de l'AFE de la lumière bleue à laquelle nous sommes tous exposés dans la vie courante. Du reste, ce terme de lumière bleue est sans doute peu approprié car il regroupe plusieurs bandes de longueurs d’onde dont les effets sur les tissus ne sont pas identiques.

L’une des premières raisons rendant difficile l’évaluation des effets de cette « lumière bleue » est le peu de données concernant l’exposition à laquelle chacun d’entre nous est soumis. Les sources de lumière bleue sont multiples et la quantité qu’elles émettent est très variable.

Cette variation d’émission se comprend aisément en ce qui concerne la lumière naturelle. L’exposition solaire dépend de l’importance d’une éventuelle couche nuageuse qui bloque une partie de la lumière mais qui peut en augmenter la diffusion en tous sens.

Les sources artificielles (LED, OLED, halogènes...) ont des spectres différents et, de ce fait, une quantité de lumière variable dans chacune des bandes de lumière bleue. D’autres paramètres doivent être pris en compte tels que la distance entre la source et les tissus cibles, les temps d’exposition et la température de la source.

Notons que la lumière pénétrant dans l’œil ne provient pas toujours directement de la source lumineuse (on en regarde pas les lampes au plafond) mais est une lumière réfléchie... Tel n’est pas le cas en ce qui concerne les écrans. Pour rappel, en 2018, le temps moyen passé chaque jour sur écran est de 6h09 chez les adultes et de 9h43 pour les 16-24 ans.

L’appréciation de l’exposition des tissus, et notamment de la rétine, nécessite donc des recherches spécifiques. Une autre raison pour laquelle les effets de la « lumière bleue » restent mal connus est liée à la diversité et aux spécificités des différents tissus. Il est bien prouvé que certaines bandes de lumière bleue sont particulièrement cytotoxiques et entraine une mort cellulaire. Toutefois :

  • Certains tissus ont une grande capacité régénérative permettant de compenser plus ou moins bien cette perte cellulaire. C’est le cas de la peau et des cellules de la surface de la cornée. Néanmoins, à long terme, cette régénération peut être pathologique.
  • A l’inverse, la rétine a peu de capacité de régénération et la perte des photorécepteurs est plus ou moins irréversible. Il existe donc un risque qu’une surexposition à la lumière bleue soit responsable de la survenue de pathologies graves et cécitantes mimant la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) dans les années à venir.
  • Néanmoins, une équipe de l'Université de Toledo a démontré l'existence d'une molécule (l'alpha-tocophérol), capable chez l'Homme de réparer les altérations cellulaires provoquées par la lumière bleue. Ces mécanismes pourraient éviter la mort cellulaire. Il n’est toutefois pas possible de savoir s'il existe un effet seuil au-delà de laquelle les mécanismes de réparation sont dépassés.

Enfin, la lumière bleue agit également sur la sécrétion de mélatonine. De ce fait elle perturbe les phénomènes d’endormissement et joue sur la qualité du sommeil. Or, une perturbation du sommeil est responsable de problèmes généraux (HTA, diabète...).

S'il fallait retenir quelques règles d'hygiène lumineuse

- Ne pas regarder d'écrans au moins deux heures avant d'aller se coucher
- Ne pas regarder d'écrans dans le noir (contraste trop fort)
- Toutes les 20 minutes, levez les yeux des écrans pendant 20 secondes et fixer un point à 6 mètres
- Ne pas regarder directement les sources lumineuses
- Ne pas s'approcher d'une source lumineuse à moins de 30 cm
- S'exposer au moins une heure à la lumière naturelle tous les jours
- Porter des lunettes de soleil par beau temps, la plus grande source de lumière bleue demeurant le soleil

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