Les installations d’éclairage extérieur ont vu leurs modes de fonctionnement évoluer : d’installations statiques (puissances et horaires fixes, installations dédiées) dont l’unique fonction était d’éclairer, elles évoluent vers des fonctionnements adaptés aux usages (« éclairer juste, quand il le faut »), avec pour objectif principal des gains énergétiques et de maintenance pour un usage donné. A la clé : de nouvelles opportunités pour les collectivités territoriales, à condition de pouvoir le transcrire dans les consultations publiques et appels d’offres.
Roger Couillet, co-animateur du groupe AFE Collectivités et Responsable Eclairage public - Mairie de DOUAI
Les installations d’éclairage extérieur fonctionnent en moyenne 4 100 heures par an, soit un taux de disponibilité d’environ 53 % : pour une collectivité, cela peut être une opportunité de mutualiser les infrastructures couvrant généralement la totalité de son territoire et d’offrir ainsi d’autres services aux usagers.
Cette nouvelle approche des projets d’installations électriques extérieures, dont l’éclairage sera un des usages, est prise en compte dans la dernière version de la norme NF C17-200 de septembre 2016. La réglementation des marchés publics a également évolué, le coût global pour un projet étant mis en avant.
Cela nécessite des infrastructures dédiées, suivant les règles de protection des différents circuits électriques, notamment s’ils sont issus d’une même canalisation, ou si différentes alimentations empruntent les infrastructures (cohabitation de sources de tension différentes).
Le génie électrique doit être encore plus rigoureusement étudié : les câbles suffisamment dimensionnés, des protections complémentaires contre les perturbations de tension à intégrer éventuellement, la cohabitation de courants forts (puissance) et de courants faibles (signaux) à prendre en compte, les temps de rétablissement des différents équipements, l’interopérabilité des matériels.
Il en est de même pour les supports avec des dimensionnements structurels et dimensionnels adaptés aux nouveaux usages.
Ces réseaux mutualisés pourraient donc être mis sous tension en permanence, les processus de fonctionnement clairement définis et adaptés aux usages définis : le projet d’éclairage se complexifie ainsi que les métiers associés, notamment pour les maintenances.
Dans le cadre de consultations pour la réalisation de travaux d’infrastructures électriques extérieures avec la mutualisation des usages, les besoins doivent être clairement définis au préalable, la technologie disponible devant y répondre. Des plus-values financières apparaissent (protections complémentaires …) qu’il est nécessaire de comparer aux performances proposées par un opérateur économique dans le cadre du coût global.
Cet article a été rédigé par Roger Couillet, co-animateur du groupe AFE Collectivités et Responsable Eclairage public - Mairie de Douai, dans le cadre de la thématique « mutualisation des réseaux et multifonctions des installations : quelle place pour l’éclairage ? » des JNL2018. Cliquez ici pour consulter le programme.