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Bilan Carbone® : un outil efficace !

Dans les années à venir, il est probable que la réglementation impose à l’éclairage de fournir un bilan carbone. Si des initiatives existent déjà, et pour anticiper cette réglementation, la notion de bilan carbone en éclairage, notamment en éclairage public, doit inclure impérativement plusieurs critères, y compris la politique de gestion et de maintenance.  L’occasion également de faire le point sur les limites d’utilisation de cet indicateur.

GERMAIN Laureline

Laureline Germain, Responsable Environnement - Evesa

Les enjeux de l’outil Bilan Carbone® sont d’agir sur la chaîne de valeur des organismes (établissements publics, collectivités territoriales, entreprises…) pour réduire voire neutraliser leurs empreintes carbone afin de lutter contre le changement climatique et l’appauvrissement des ressources.

L’empreinte Carbone ou Bilan des émissions de Gaz à Effet de Serre est un dispositif quantitatif et monocritère. Il a pour objet principal de hiérarchiser la masse des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) générée sur une période de référence, pour un périmètre donné et avec des facteurs d’émission retenus.

Cet outil permet aux organismes d’obtenir une photographie exhaustive de l’ensemble des émissions de GES dans un périmètre défini. Le bilan doit être suivi d’un plan d’action et parfois d’études prospectives sur les risques et opportunités liés au climat. Mais attention, si l’on veut déployer une stratégie climat et agir significativement, il faut que l’organisme ait évalué ses émissions de GES au travers de sa chaîne de valeur. A titre d’exemple, les émissions de GES de l’éclairage public ne se résument pas aux kWh consommés mais elles doivent prendre en compte la fabrication des produits installés et nécessaires à l’activité (voire l’extraction de la matière pour leur fabrication), la distribution, l’installation, la maintenance et la gestion de fin de vie. Faute de quoi, il sera difficile d’avoir des résultats probants en excluant plus de 70 % des émissions produites.

La méthode de calcul

Les facteurs d’émission sont soit mesurés, soit calculés. Ces derniers sont disponibles entre autres dans la Base Carbone®. Dans la majorité des cas, l’organisme évalue ses émissions de GES, par le calcul, en prenant ses données d’activité multipliées par les facteurs d’émission.

Les estimations des émissions de GES sont exprimées en équivalent de CO2 ou en équivalent de C. Pour consolider l’ensemble des données, de nombreux outils existent dans le monde.

La majorité de ces outils de comptabilité carbone s’appuie sur l’ISO 14064-1 qui détaille les principes et les exigences afférentes à la conception d’un inventaire d’émission de GES et sur l’ISO 14069 qui apporte une aide aux utilisateurs dans l’application de la norme l’ISO 14064-1. En France, c’est Jean-Marc JANCOVICI, ingénieur consultant en énergie/climat, pour le compte de l’ADEME, qui développera le Bilan Carbone®. Puis l’Association Bilan Carbone reprendra en 2011 le développement et la diffusion de cet outil.

Qu’en est-il de la comparaison des émissions de GES des organismes d’un même secteur d’activité ? Dans les faits et si l’on exclut le « bilan GES réglementaire », cette comparaison n’est guère significative puisque la méthodologie utilisée pour calculer les émissions de gaz à effet de serre et le périmètre de l’étude sont différents au sein d’un même secteur d’activité. En revanche, cela permet d’effectuer un travail de prospection sur les évolutions des émissions de GES en fonction des scénarios prospectifs et de mettre en exergue les efforts à fournir pour passer d’un scénario à l’autre. Et plus communément de mesurer l’impact des actions menées et de quantifier la réduction de ses émissions de gaz à effet de serre.

Pour conclure, ne perdons pas de vue notre objectif commun. Le Bilan Carbone® est un outil, une aide à la décision ; ce n’est en aucun cas une finalité pour réduire voire neutraliser notre impact Carbone. De la même manière que l’indice du jour du dépassement mondial*, qui ne cesse d’être de plus en plus précoce, n’est qu’une alerte. Ces éléments de mesure sont le point de départ à la construction et la mise en place d’un plan d’action Climat en faveur de la planète.

Cet article a été rédigé par Laureline Germain, Responsable Environnement chez Evesa, dans le cadre de la thématique "Développement durable et responsabilité sociale : les nouvelles démarches en éclairage" des JNL2018 et du sujet "Bilan carbone de l’éclairage : quelle méthode de calcul et quelles perspectives ? ". Nous vous donnons rendez-vous le 24 septembre 2018 au Palais du Pharo pour les échanges sur ce thème des JNL2018. Cliquez ici pour consulter le programme.

*Date à partir de laquelle l’empreinte écologique dépasse la biocapacité de la planète.

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