Luminance, une nouvelle référence ?

Les 41^e Journées nationales de la lumière de l’AFE, qui auront lieu du 24 au 26 septembre 2018 à Marseille, aborderont quatre thématiques qui concernent directement la « visibilité » : les besoins en termes de vision pour la conduite, l’éblouissement et la modulation temporelle, les besoins en lumière des individus malvoyants et enfin la question de la luminance. Toutes sont liées et questionnent les valeurs de référence ainsi que leurs méthodes de calcul. En attendant les JNL2018, nous vous proposons un point sur la question de la luminance.

La perception visuelle d’un objet et l’interprétation que nous en faisons dépend :

• Du niveau de contraste (différence de luminance entre un objet et le fond sur lequel il se détache)
• Du niveau d’éblouissement éventuel
• Du temps de perception

En matière d’éclairage public, et en particulier en éclairage routier, l’usager a un angle d’observation proche de la distance d’arrêt du véhicule, entre 0.5° et 1.5°, ce qui correspond à une distance comprise entre 70 et 130 m.

Dans la cadre d’une approche urbaine de la visibilité des obstacles pour les automobilistes, cycles ou piétons, le concept de luminance routier n’est plus pertinent, les distances de détection utiles étant plus réduites.

Outre les notions de luminances ambiantes urbaines utiles dans un but d’agrément (ambiance, anticipation sur les abords) ou sécuritaire (risques d’agression, perception des usagers de la route pour les piétons), la perception visuelle nécessaire va varier de 10 m à 30 m environ selon le type d’usager. Cela correspond à des angles de vision de 2.3° et ainsi que de l’ordre de 10°.

Cette évolution d’approche va engendrer non seulement une modification des logiciels de simulation mais aussi des protocoles de mesures des propriétés de réflexion des revêtements actuellement mesurés à un angle alpha de 1°.

C’est l’objet des projets international « SURFACE » ou national « Revêtement & Lumière » en particulier.

Les approches seront pluridirectionnelles :

• Pour les usagers de la route en milieu urbain (automobilistes, cycles, autres,) vis-à-vis des piétons / trottoirs (anticipation)
• Pour les piétons sur les trottoirs vis-à-vis des usagers de la route (voir, être vu)

La multiplication des types de revêtement actuellement utilisés - asphaltes, enrobés bitumeux, bétons dans toutes leurs formes et traitements - a nécessité la ré-actualisation des bases de données des mesures disponibles à ce jour (catégories R1, R2, R3, R4).

Merci à Philippe Gandon-Léger, Président de la Commission X90X de l’AFNOR et expert AFE pour cet article, ainsi qu'à Valérie Muzet, Cerema et Patricia El Baamrani, experte AFE. 

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